Soigner le cancer au XVIIIe siècle, Triomphe et déclin de la thérapie par la ciguë dans le Journal de médecine
EAN13
9791037026507
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
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Soigner le cancer au XVIIIe siècle

Triomphe et déclin de la thérapie par la ciguë dans le Journal de médecine

Hermann

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En 1760, Diderot s’inquiétait de la santé de Sophie Volland: « Vous vous
portez donc bien ? Point de mal au sein ? » Il redemandait peu après : « Il y
a longtemps que vous ne m’avez rien dit du bobo. Avez-vous entendu parler des
pilules de ciguë ? On leur attribue des prodiges dans toutes les maladies
d’obstruction: loupes, glandes engorgées, tumeurs cancéreuses, etc. » Le
Viennois Anton Störck venait en effet de publier en latin une Dissertation sur
l’usage de la ciguë, remède très-utile dans plusieurs maladies dont la
guérison a paru jusqu’à présent impossible. De France parvinrent au Journal de
médecine des dizaines d’observations relatant des essais de traitement par le
nouveau remède. On les inscrit dans les conceptions générales de la maladie,
en relation avec les débats sur l’opportunité de l’extirpation et sur les
causes possibles de la maladie : contusion, contamination, hérédité, facteurs
psychologiques. Les « pilules de ciguë » donneront l’image d’un médicament
miracle et peu coûteux approprié au marché moderne du collectif, dont
l’histoire participe à la « genèse de la clinique » décrite par Michel
Foucault. Par la lutte désespérée ou obstinée que mènent patients et
praticiens contre la maladie, la chronique d’une illusion et de son déclin
n’en offre pas moins un singulier livre de vie.
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