L'énigme de la chambre 622

Joël Dicker

Editions de Fallois

  • Conseillé par
    7 juin 2020

    Un roman-hommage.

    Impossible pour moi de passer à côté d’un nouveau titre de Joël Dicker sans m’en emparer aussitôt pour le lire en un temps record.
    Dès que j’ai su que L’Énigme de la Chambre 622, son tout nouveau roman, allait paraître, je l’ai donc donc impatiemment attendu, et l’ai lu dès son arrivée.

    Alors qu’en dire ?
    Déjà, qu’il est très différent de ses précédents livres, et ce à plus d’un titre.

    La mise en abime propre à un roman qui parle d’un auteur écrivant un roman, on connaît bien ce principe maintenant, et s’il fonctionne toujours aussi bien, force est de constater que ce n’est pas le point fort ici.

    Le fait que l’auteur se soit mis lui-même « en scène », puisque son personnage n’est autre que...lui-même, peut, au premier abord, faire penser à une preuve d’égo assez démesuré.

    Pourtant je ne pense sincèrement pas que ce soit la raison de son choix.

    Au-delà même de l’intrigue, ce roman est surtout un hommage de Joël Dicker à son éditeur, Bernard de Fallois, décédé il y a maintenant deux ans, et dont il parle d’ailleurs longuement dans ce nouveau polar.

    Si l’on me demandait de résumer ce roman en un seul mot, je choisirais celui de « transmission ».

    Celle de la famille, celle du cœur, celle du nom, celle des biens, celle des valeurs, et celle de l’Histoire bien entendu.

    La transmission est partout dans ces pages, au sein de l’intrigue du meurtre, de l’histoire de l’auteur qui mène l’enquête, et bien évidemment dans le lien qui unit Dicker à son éditeur. La transmission est probablement le cœur même du livre.

    Et ça rend ce titre terriblement émouvant.

    Pour tout le côté polar, par contre, nombre de fans de l’auteur ne retrouveront clairement pas sa patte habituelle ici.

    Le choix du style employé crée un décalage peu courant, qui m’a souvent fait penser à un pièce de Feydeau pendant ma lecture. Le côté caricatural des personnages prend très rapidement le pas sur l’intrigue, qui, même si elle reste intéressante, n’a guère de profondeur.

    C’est donc un roman à lire pour l’hommage magnifique qu’il représente, et pour la bonne humeur qu’il dégage, mais où les lecteurs ne retrouveront pas le suspens et le style même de l’intrigue qui faisaient la force du fameux Harry Quebert.