La Rose des vents

Quand parut "La soif", en 2002, le monde littéraire russe trembla. Andreï Guelassimov était propulsé sur le devant de la scène avec ce roman sur une jeune recrue de retour de Tchétchénie, défigurée lors des combats, qui allait, malgré son éthylisme forcené, prendre un nouveau départ. Depuis lors, Guelassimov était réapparu avec des romans remarquables qui se distinguaient par leur peinture forte et décalée de la Russie contemporaine. L'époustouflant "La Rose des vents", s'il confirme une nouvelle fois le talent de l'auteur, consacre une œuvre capitale entre tradition et modernité. Dans cette grande fresque historique et maritime, Nevelskoï, grand navigateur, obtient du tsar l'autorisation de mener une grande expédition en Extrême-Orient : il s'agit de trouver de nouvelles voies de navigation afin d'asseoir la puissance de l'empire russe sur cette partie du monde. L'extrême jubilation et la virtuosité de l'auteur éclatent à chaque page. Après Sterne et Tolstoï, Guelassimov appose sa pierre au grand roman-monde. C'est un roman historique, un roman de mer, un roman d'aventures picaresques, un bréviaire de géopolitique et de philosophie ; en bref, un tour de force littéraire, et une épopée virevoltante et grandiose.
Voici une œuvre substantielle et captivante qui ouvre le bal des prescriptions de romans étrangers de cette rentrée d'automne.