Les frontières de la mort
EAN13
9782228907354
ISBN
978-2-228-90735-4
Éditeur
Payot
Date de publication
Collection
PHILOSOPHIE (MA
Nombre de pages
192
Dimensions
19,5 x 12 x 1,5 cm
Poids
190 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Les frontières de la mort

De

Payot

Philosophie (Ma

Offres

Jusqu'au XVIIe siècle la mort est le « grand passage » vers une meilleure vie. Elle est devenue, avec la science moderne, un processus. On meurt par degrés, « peu à peu et par parties » (Buffon) ; un organe peut mourir le premier et entraîner la mort de l'organisme (Bichat) ; dans un organisme « mort », des organes ou des cellules peuvent survivre plus ou moins longtemps.
À la fin des années 1960, avec le développement des techniques de réanimation et des greffes d'organes, la médecine propose une nouvelle définition de la mort fondée sur la perte complète et irréversible des fonctions du cerveau. Pour la première fois les critères de la mort ne sont plus destinés à s'assurer qu'une personne vivante ne soit considérée comme morte, mais visent au contraire à accélérer la mutation du patient en cadavre, pour permettre le prélèvement d'organes.
La majorité des pays ont modifié leur législation pour permettre de déclarer légalement morts ces patients en état de mort cérébrale, désormais la principale source d'organes pour les greffes. La mort relève ainsi d'une décision médicale, fondée sur des critères d'utilité des « pièces détachées » de la dépouille.
Mais l'inadéquation entre l'offre et la demande d'organes, due au développement des greffes, leur « pénurie », pousse aujourd'hui à avancer encore un peu plus la frontière entre la vie et la mort. De nouveaux protocoles dits « contrôlés » de prélèvement à cœur arrêté sont pratiqués dans de nombreux pays (États-Unis, Canada, Royaume Uni ou Pays Bas...) chez des personnes hospitalisées en unité de réanimation et dont l'état a conduit à décider l'arrêt des soins. L'arrêt du soutien vital entraîne à terme un arrêt cardio-circulatoire, et la mort est déclarée dans un délai de deux à cinq minutes. Les organes sont alors prélevés. L'irréversibilité de la mort ne serait plus liée à la condition physiologique du mourant, mais à la décision de ne plus le réanimer.
S'identifier pour envoyer des commentaires.

Autres contributions de...

Plus d'informations sur Laura Bossi