Le matin où j'aurais dû mourir

Semezdin MEHMEDINOVIC

Bruit du monde

  • Conseillé par (Libraire)
    12 mai 2022

    Le Bruit du monde, maison d'édition nouvelle, fait entendre une rumeur qui nous plaît infiniment. En effet, croisant littérature et sciences humaines, ses premiers choix éditoriaux revendiquent une vraie et belle singularité. Parmi ceux-ci, Le matin où j'aurais dû mourir, le beau texte du Bosniaque Semezdin Mehmedinovic, bouleverse par son humanité et sa justesse. L'écrivain et sa famille ont fui Sarajevo en état de siège au début des années 90 pour s'installer aux États-Unis. Pour le poète, l'exil durera une vingtaine d'années dans un pays et une langue dans lesquels il réside en étranger. C'est cette expérience, par le corps, par les mots, par le souvenir que restitue Semezdin Mehmedinovic dans ce récit en trois parties où il sera question de l'expérience de la maladie, de la relation père-fils ou de l'amour inconditionnel d'un homme pour son épouse affaiblie. En autant de pages sublimes, où l'humour le dispute à l'émotion, dans la mise à nu comme dans la pudeur, Semezdin Mehmedinovic excelle à dire la nostalgie de l'exilé, la mémoire impossible, la fragilité de l'existence, la tendresse pour conjurer la faiblesse des corps et des âmes en souffrance. En portant à la connaissance du lecteur français cet auteur et cette oeuvre virtuose, Le Bruit du Monde s'impose d'emblée comme un passeur inspiré et inspirant.

    Sébastien


  • Conseillé par
    8 juin 2022

    Capsules temporelles

    En trois mouvements déclenchés par des épreuves vécues, l'auteur pratique l'art élégant de se raconter par petites touches. Bosnien profondément marqué par le siège de Sarajevo en 1992, longtemps expatrié aux États-Unis, il alterne entre des miscellanées pudiques, jouant des décalages comme souvent celles et ceux ayant fait l'expérience du déracinement, des notes d'un carnet de voyage où passé et présent se confondent et une forme de journal intimé vouée à conserver une trace. En archéologue dilettante des détails signifiants, il évoque ces moments de bascule qui frappent les existences avec une obsession, celle du souvenir.