- EAN13
- 9782072228773
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 16/09/2013
- Collection
- Bibliothèque des Histoires
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Les revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale
Les vivants et les morts dans la société médiévale
Jean-Claude Schmitt
Gallimard
Bibliothèque des Histoires
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 26,50
La croyance aux revenants semble de tous les temps ; elle a pourtant aussi son
histoire. Que signifiait au Moyen Âge cette "croyance" et comment la saisir ?
Les dix siècles qui vont de l'Antiquité tardive à la veille de la Renaissance
ont vu se succéder et se combiner les vieilles croyances païennes et les
rituels lentement christianisés. Ils sont contenus dans la notion de memoria,
de "mémoire des morts", faite de liturgie, de larmes et de prières ; une
mémoire en réalité destinée à aider la séparation des vivants et du défunt, à
régler le fonctionnement social de l'oubli. Les revenants médiévaux, c'étaient
les rares morts qui, obstinément, pendant une durée assez brève, tenaient en
échec le fonctionnement réglé de la memoria chrétienne, faisant obstacle au
déroulement nécessaire du "travail du deuil". Revenants pitoyables ou
terrifiants, le plus souvent solitaires, surgissant de leur tombe pour hanter
la conscience des proches et des parents, coupable ou douloureuse. On saisit
immédiatement l'ampleur des problèmes que fait surgir l'analyse rigoureuse de
cette moisson de textes et d'images qui racontent l'apparition des morts, et
où le spirituel se mêle au corporel, l'individuel au collectif, la personne à
la parenté, le jour à la nuit, le merveilleux à l'ordre social. Ce livre ouvre
à l'histoire sociale un secteur nouveau : la science des rêves.
histoire. Que signifiait au Moyen Âge cette "croyance" et comment la saisir ?
Les dix siècles qui vont de l'Antiquité tardive à la veille de la Renaissance
ont vu se succéder et se combiner les vieilles croyances païennes et les
rituels lentement christianisés. Ils sont contenus dans la notion de memoria,
de "mémoire des morts", faite de liturgie, de larmes et de prières ; une
mémoire en réalité destinée à aider la séparation des vivants et du défunt, à
régler le fonctionnement social de l'oubli. Les revenants médiévaux, c'étaient
les rares morts qui, obstinément, pendant une durée assez brève, tenaient en
échec le fonctionnement réglé de la memoria chrétienne, faisant obstacle au
déroulement nécessaire du "travail du deuil". Revenants pitoyables ou
terrifiants, le plus souvent solitaires, surgissant de leur tombe pour hanter
la conscience des proches et des parents, coupable ou douloureuse. On saisit
immédiatement l'ampleur des problèmes que fait surgir l'analyse rigoureuse de
cette moisson de textes et d'images qui racontent l'apparition des morts, et
où le spirituel se mêle au corporel, l'individuel au collectif, la personne à
la parenté, le jour à la nuit, le merveilleux à l'ordre social. Ce livre ouvre
à l'histoire sociale un secteur nouveau : la science des rêves.
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