Contre la peine de mort
EAN13
9782252040447
Éditeur
Klincksieck
Date de publication
Collection
Critique de la politique
Langue
français
Langue d'origine
italien
Fiches UNIMARC
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Contre la peine de mort

Klincksieck

Critique de la politique

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On crédite généralement Beccaria d'avoir été le premier à imaginer un
réquisitoire contre la peine de mort, en 1764. Il a pourtant été précédé par
Giuseppe Pelli, auteur d’un essai rédigé dès 1760. Laissé inachevé, puis resté
inédit par prudence politique, le manuscrit a récemment été découvert à
Florence et enfin publié en 2014. Ce texte pionnier témoigne de la diffusion
précoce en Italie d’une sensibilité abolitionniste : c’est en Toscane, dans la
patrie même de Pelli, que la peine de mort est abolie pour la première fois
dans le monde, en 1786. Le texte italien traduit en français est précédé de la
correspondance entre G. Pelli et C. Beccaria, sous le signe du partage du
sensible : les deux hommes se reconnaissent comme unis par une même aspiration
du cœur à un monde libéré du scandale de la peine de mort. L’introduction de
Philippe Audegean propose une analyse savante de l’argumentation du juriste
florentin, qui démontre avant C. Beccaria que la peine de mort est inutile,
nuisible, injuste : \- La mort est non seulement inutile comme moyen de
prévention, mais elle se révèle en outre nuisible, puisqu’elle ôte à l’État
une force de travail. \- En vertu du pacte social, une peine n’est juste que
si elle peut avoir été préalablement acceptée par celui qui la subit ; or,
personne ne peut avoir consenti à être puni de mort. \- La peine de mort est
de surcroît la marque des régimes autoritaires. Au-delà de la découverte des
trois arguments du discours abolitionniste, la force de la critique de G.
Pelli, son noyau insécable, est l’appel à une commune humanité. Juges et
condamnés appartiennent à une même humanité. Tel est ce qui interdit aux
premiers le recours à la peine suprême, exorbitante selon G. Pelli. Si les
juges se permettent, sous couvert de l’État, de condamner à mort les coupables
de crime, c’est qu’ils se considèrent, à tort, comme des êtres supérieurs,
d’une autre espèce que celles ou ceux qu’ils condamnent. Or, par cette
illusion même, ils s’avouent humains, trop humains, en ce qu’ils s’avèrent
capables, à travers cette illusion, de tuer l’autre homme.

*[22 août]: selon le calendrier julien
*[28 octobre]: selon le calendrier julien
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