L'épistémè baroque : Le mot et la chose
EAN13
9782705671228
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

L'épistémè baroque : Le mot et la chose

Hermann

Indisponible

Autre version disponible

Consubstantiel à l'émergence de la science moderne et caractéristique du pli
d'une civilisation en crise, mon Baroque relève moins de l'esthétique que du
philosophique. Refusant le pari nihiliste que pourrait susciter le constat
d'une époque détraquée « all in pieces » (J. Donne), le Baroque se nourrit de
ce dont il est privé : non en suppléant à ce manque par un rêve d'idéal, mais
en puisant au coeur même de cette déficience l'énergie capable d'en pallier la
carence. Si, comme le postule Foucault, l'épistémè moderne des XIXe et XXe
siècles invente l'homme en tant qu'objet de connaissance, l'épistémè baroque
que Foucault, victime des oeillères de l'Histoire (littéraire), a négligée
produit l'Individu comme sujet de maîtrise. La rupture des médiations entre le
Ciel et la Terre donne lieu à un Sujet qui va s'estimer « maître de lui comme
de l'Univers » (Cinna). Après que Dieu s'est retiré de la scène du monde en
cessant d'apparaître comme le principe indiscutable d'autorité, il va incomber
au Moi de s'approprier le Monde. Du décryptage du liber mundi on passera ainsi
à la mise en scène du theatrum mundi. Sapere aude (« Osez savoir ») : l'adage
fameux que Gassendi emprunte à une épître d'Horace est peut-être moins
emblématique des Lumières, comme l'affirmera Kant corroboré par Foucault,
qu'il constitue plus légitimement la fière devise du Baroque ; de l'épistémè
baroque dont cet ouvrage propose la généalogie.
S'identifier pour envoyer des commentaires.