La Peinture incarnée, suivi de Le Chef-d'uvre inconnu par Honoré de Balzac
EAN13
9782707337931
Éditeur
Les Éditions de Minuit
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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La Peinture incarnée, suivi de Le Chef-d'uvre inconnu par Honoré de Balzac

Les Éditions de Minuit

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Ces « pensées détachées » sur la peinture ont un fil conducteur : c’est une
lecture du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac, récit qui fonctionne comme un
mythe, admet une multiplicité d’entrées. Mythe sur l’origine, les moyens et
l’extrémité de la peinture. C’est de tout cela qu’il est question. Partant de
l’« exigence de la chair » qui traverse tout le drame du peintre Frenhofer,
une sorte d’histoire se reconstitue : c’est celle du problème esthétique de
l’incarnat en peinture, depuis Cennini jusqu’à Diderot, Hegel, Merleau-Ponty.
Or, ce problème met en jeu le statut même du rapport qu’entretient la peinture
figurative – un plan, des couleurs – avec son objet – une peau, des humeurs.
Ce rapport est analysé comme une « aliénation », une perte au regard
desquelles les notions d’objet et de sujet en peinture échoueront toujours à
se stabiliser. Si l’objet de la peinture – la peau – se perd irrémédiablement
dans le plan, que reste-t-il ? Il reste un éclat, que le récit de Balzac met
en scène de façon précise et bouleversante. Double est cet éclat : il est
détail, hiératisation : le bout d’un pied de femme, « vivant », mais
marmorisé. Et il est pan (selon le mot de Proust), c’est-à-dire la violence
propre et quasi tactile d’un moment de pure couleur. Violence qui porte le
peintre à dire « Rien, rien ! » tout en regardant son tableau. Violence qui
porte le peintre vers son suicide. Distinguer conceptuellement le détail et le
pan relève ici d’un projet et d’un questionnement : comment parler de la
peinture aujourd’hui, entre la théorie sémiotique, la psychanalyse, et
l’exigence d’une phénoménologie ? Cet ouvrage est paru en 1985.
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