Antoine

Qu'a-t-on à perdre quand on a douze ans et qu'on n'en peut plus de vivre dans
la terreur d'un homme ? Qu'a-t-on à vivre quand cette ombre menaçante
disparaît ? Roman d'apprentissage, thriller social dans la France rurale des
années 1970, Antoine est une torpille noire qui touche directement le cœur du
lecteur ; un retour aux sources d' Iboga.
Neuville-lès-Dieppe, début des années 1970

Enfant unique d'un couple de paysans normands, Antoine coule des jours
tranquilles dans la ferme familiale, située en périphérie de Dieppe. Mais
l'ambiance à la maison change singulièrement lorsque le père, Robert, décide
d'abandonner l'exploitation agricole pour rejoindre les équipes ouvrières des
chantiers navals. Aux bottes crottées et aux engelures succèdent les discours
enflammés contre le patronat, les amis de comptoirs et ces verres de Ricard
qui aident à faire oublier les journées harassantes. A la maison, la
frustration, les cris, les coups ; une violence qui va crescendo jusqu'à ce
soir fatal où Antoine frappe sauvagement son père avec un poignard, dans un
geste désespéré pour libérer sa mère de la fureur paternelle. En vain.
Placé dans un centre fermé pour mineurs délinquants, Antoine, désormais
orphelin, se heurte à un système qui ne protège pas ses enfants et mélange,
dans un même lieu, victimes et brutes. Comment tenir devant ces tortionnaires
à peine plus âgés que lui ? Comment exister quand on a peur de soi, de ce que
l'on est, tout au fond ?
Les mois passent, les années, puis la lumière arrive. Une famille d'accueil,
un foyer heureux. La boxe, l'amitié, l'amour, le vrai. Antoine s'en sort, se
sauve de la noirceur qui l'habite. Mais peut-on jamais échapper à soi-même ?
Les coups reçus ne finissent-ils pas par être rendus un jour ?