Vies théâtrales, Le métier de comédien entre Lumières et Révolution
EAN13
9791026712244
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Epoques
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Vies théâtrales

Le métier de comédien entre Lumières et Révolution

Champ Vallon

Epoques

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Au croisement d’une histoire sociale et culturelle, cet ouvrage étudie la
structuration du métier de comédien à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe
siècle. Durant cette période charnière, la commercialisation des loisirs et
les transformations de l’espace public modifient profondément l’exercice du
métier et sa place dans la société. Or, la capitale restait un lieu peu étudié
concernant les dynamiques de la profession théâtrale, moins bien connu que la
province ou d’autres grandes villes européennes. Une des spécificités de
l’ouvrage est d’appréhender les comédiens et les comédiennes comme de
véritables travailleurs de la scène, en restituant de manière très concrète
les trajectoires de carrière, les expériences professionnelles et les marges
de manœuvre individuelles et collectives. Le livre s’éloigne donc des
approches d’histoire littéraire du métier qui ont été menées par le biais des
traités théoriques sur le jeu d’acteur. Il se place au contraire dans le
sillage d’une histoire sociale des professions, favorisant ainsi les
comparaisons avec d’autres métiers (artistiques ou non) et le dialogue avec la
sociologie du travail et des réputations. Pour rendre à ces « vies théâtrales
» toute leur richesse et leur complexité, une vaste documentation est
mobilisée : correspondances de travail, archives de police, sources de presse,
littérature pamphlétaire ou encore fonds iconographiques. Le livre suit les
comédiens et les comédiennes dans la lumière de la scène, en étudiant les
moments de face-à-face avec les spectateurs ou les évaluations des prestations
théâtrales. Mais le lectorat pénètre également dans l’ombre des coulisses, au
cœur des conflits professionnels et des dispositifs de formation, tout en
découvrant à quel point les corps d’artistes sont mis à rude épreuve. Deux
autres choix méthodologiques singularisent cet ouvrage. D’abord, il enjambe la
césure traditionnelle de 1789, afin d’étudier dans son entièreté le grand
moment de libéralisation des spectacles parisiens. Celui-ci se déploie entre
les dernières décennies d’Ancien Régime et la fin de la Révolution française,
qui transforme les comédiens en véritables artistes-citoyens. Ensuite, le
livre procède à un autre décloisonnement en analysant ensemble deux groupes
professionnels jusque-là pensés séparément : les acteurs des théâtres
officiels, privilégiés par le roi (Comédie-Française, Comédie-Italienne) et
ceux des petits spectacles populaires du boulevard qui prennent leur essor à
partir du milieu du XVIIIe siècle. En inscrivant d’une manière nouvelle les
comédiens et les comédiennes dans l’histoire sociale du travail artistique,
cet ouvrage permet d’éclairer en retour nombre des mutations culturelles qui
traversent la fin de l’Ancien Régime et la Révolution. Docteure en histoire
moderne, Suzanne Rochefort est agrégée d’histoire et ancienne élève de l’ENS
de Lyon. Elle a soutenu à l’EHESS une thèse intitulée « Travailler sur le
devant de la scène : le métier de comédien et de comédienne à Paris (années
1740-1799) », menée sous la direction d’Antoine Lilti. La thèse, dont ce livre
est issu, a reçu en 2022 le prix Benabou d’histoire moderne décerné par la
Chancellerie des universités de Paris. Les recherches de Suzanne Rochefort
s’inscrivent au croisement d’une histoire sociale du travail artistique et
d’une histoire culturelle des publics. Elle a co-écrit, avec Jan Synowiecki et
Guillaume Lancereau, l’ouvrage Échos des Lumières. Un XVIIIe siècle pour
aujourd’hui (Nouveau Monde éditions, 2022). Elle est actuellement attachée
temporaire d’enseignement et de recherche à l’université Gustave Eiffel.
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