- EAN13
- 9791037014825
- Éditeur
- Hermann
- Date de publication
- 07/07/2021
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Hermann 45,00
Dans Le Neveu de Rameau Diderot oppose un philosophe nommé « Moi » au neveu du
grand Rameau, nommé « Lui ». Pourquoi Diderot donne-t-il une telle importance
au personnage du neveu, vagabond vivant en parasite aux crochets de riches
puissants et vulgaires qui le méprisent et qu’il méprise, dans un face-à-face
où le philosophe se trouve incapable de convaincre son antagoniste de changer
de mode de vie ?
« Lui » est un puissant personnage conceptuel. Il illustre une image
troublante de la pensée qui se moque de la pensée, il incarne la coexistence
dans la même conscience du sentiment de la dignité avec l’asservissement
volontaire. Or cette image dément deux présupposés de la philosophie humaniste
et éclairée : le sérieux de la pensée et l’attention qu’elle requiert ; le
fondement du désir de liberté dans le sentiment de la dignité. L’ouvrage forge
ainsi, face au philosophe, le personnage conceptuel du contre-philosophe. Le
contre-philosophe n’est pas un anti-philosophe, il ne défend pas un ordre
politique et culturel traditionnel. Il connaît la pensée philosophique, mais
il ne l’aime pas. Contre-philosophe est celui qui méprise les vertus éthiques
qui doivent accompagner l’exercice de la pensée: la sincérité, la cohérence,
l’accord logique avec soi-même. Diderot suggère que cette figure correspond à
une époque qui vient, où la valeur de l’argent rendra futiles la préoccupation
du vrai et le souci du bien. La tonalité mélancolique du philosophe exprime le
sentiment que la philosophie est contre cela impuissante.
grand Rameau, nommé « Lui ». Pourquoi Diderot donne-t-il une telle importance
au personnage du neveu, vagabond vivant en parasite aux crochets de riches
puissants et vulgaires qui le méprisent et qu’il méprise, dans un face-à-face
où le philosophe se trouve incapable de convaincre son antagoniste de changer
de mode de vie ?
« Lui » est un puissant personnage conceptuel. Il illustre une image
troublante de la pensée qui se moque de la pensée, il incarne la coexistence
dans la même conscience du sentiment de la dignité avec l’asservissement
volontaire. Or cette image dément deux présupposés de la philosophie humaniste
et éclairée : le sérieux de la pensée et l’attention qu’elle requiert ; le
fondement du désir de liberté dans le sentiment de la dignité. L’ouvrage forge
ainsi, face au philosophe, le personnage conceptuel du contre-philosophe. Le
contre-philosophe n’est pas un anti-philosophe, il ne défend pas un ordre
politique et culturel traditionnel. Il connaît la pensée philosophique, mais
il ne l’aime pas. Contre-philosophe est celui qui méprise les vertus éthiques
qui doivent accompagner l’exercice de la pensée: la sincérité, la cohérence,
l’accord logique avec soi-même. Diderot suggère que cette figure correspond à
une époque qui vient, où la valeur de l’argent rendra futiles la préoccupation
du vrai et le souci du bien. La tonalité mélancolique du philosophe exprime le
sentiment que la philosophie est contre cela impuissante.
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