- EAN13
- 9791037032966
- Éditeur
- Hermann
- Date de publication
- 16/01/2012
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Tous artistes en droit
Une petite histoire de l'esthétique à l'ère des droits de l'homme
Bernard EDELMAN
Hermann
Autre version disponible
-
Papier - Hermann 30,00
Il n'y a plus d'art éternel, il n'y a plus de génie solitaire inspiré par les
muses et oeuvrant dans son atelier. Nous naviguons tous, du soir au matin,
nous sommes des nomades du virtuel. Nous sommes à bout de souffle et le marché
est la seule réalité qui compte : il n'y a plus d'au-delà de l'histoire comme
il n'y a plus d'au-delà du marché. Et l'art qui était notre ultime
consolation, l'art qui nous faisait rêver et conjurait nos peurs et nos
angoisses, a mis en scène ce marché : il en a fait un spectacle universel, et
nous sommes devenus des consommateurs de culture et des consommateurs de nous-
mêmes. Dans notre démocratie esthétique, tout homme est artiste car tout homme
se vit comme une oeuvre d'art ; tout homme peut proclamer : «Regardez-moi,
cela suffit», comme Duchamp aurait pu dire d'un ready-made : «Achetez-moi,
cela suffit». L'histoire de l'esthétique moderne s'est déroulée en deux
siècles à peine. La révolution industrielle, au XIXe siècle inaugurera l'art
industriel et fit rouler dans la fange l'auréole du poète assassiné ; le XXe
siècle a connu les grandes mises en scène des totalitarismes, l'utopie d'un
peuple «oeuvre d'art totale», conçue par le guide suprême - Hitler ou ou
Staline. Jusqu'à l'avènement de la démocratie esthétique qui concilie le
marché et le narcissisme du «dernier homme».
muses et oeuvrant dans son atelier. Nous naviguons tous, du soir au matin,
nous sommes des nomades du virtuel. Nous sommes à bout de souffle et le marché
est la seule réalité qui compte : il n'y a plus d'au-delà de l'histoire comme
il n'y a plus d'au-delà du marché. Et l'art qui était notre ultime
consolation, l'art qui nous faisait rêver et conjurait nos peurs et nos
angoisses, a mis en scène ce marché : il en a fait un spectacle universel, et
nous sommes devenus des consommateurs de culture et des consommateurs de nous-
mêmes. Dans notre démocratie esthétique, tout homme est artiste car tout homme
se vit comme une oeuvre d'art ; tout homme peut proclamer : «Regardez-moi,
cela suffit», comme Duchamp aurait pu dire d'un ready-made : «Achetez-moi,
cela suffit». L'histoire de l'esthétique moderne s'est déroulée en deux
siècles à peine. La révolution industrielle, au XIXe siècle inaugurera l'art
industriel et fit rouler dans la fange l'auréole du poète assassiné ; le XXe
siècle a connu les grandes mises en scène des totalitarismes, l'utopie d'un
peuple «oeuvre d'art totale», conçue par le guide suprême - Hitler ou ou
Staline. Jusqu'à l'avènement de la démocratie esthétique qui concilie le
marché et le narcissisme du «dernier homme».
S'identifier pour envoyer des commentaires.