La Corse, une autonomie en question
EAN13
9791040407447
Éditeur
Passés Composés
Date de publication
Collection
Hors collection Passés composés
Langue
français
Langue d'origine
français
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La Corse, une autonomie en question

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Emmanuel Macron semble prêt à donner à la Corse son statut d’autonomie. Pour
Michel Vergé-Franceschi, un des plus grands historiens corses, cette solution
d’ordre politique ne va, d’un point de vue pratique, rien changer. C’est
pourquoi elle est artificielle autant qu’inutile. Dans cet essai vif et
engagé, il rappelle la longue histoire de l’île et du Continent et s’insurge
contre une lecture aussi fausse qu’anachronique. Non, la Corse n’est pas un
territoire d’Outre-Mer, à l’égal, par exemple, de Nouméa, séparé de Paris par
21h d’avion. De même, elle n’a jamais été une colonie, c’est pourquoi elle n’a
à être considérée ni comme la Polynésie, ni comme la Martinique, ni même comme
la Guadeloupe. Cette île, dont Bastia, une des principales villes, est à
quarante minutes de Nice, n’a pas de conflit mémoriel avec Paris. Elle lui a
d’ailleurs donné son premier président de la République, Louis-Napoléon
Bonaparte, en 1848, plus de 13 000 garçons entre 1914 et 1918, a été un des
premiers territoires libérés en 1943. Si le Corse est une langue aussi
naturelle que maternelle, elle n’était pas la langue de l’administration, ni
celle de la justice ni même celle de l’enseignement, puisque c’était le latin.
La Corse s’est donc assimilée plus vite que la plupart des régions au modèle
d’harmonisation républicain imaginé en 1789. Pour l’historien, il ne faut pas
moins de France, mais plus et mieux. Car si la France est essentielle à la
Corse, la Corse est indispensable à la France. Elle n’est pas une obligée de
la métropole, mais une part intégrante, qui la protège et la renforce
puisqu’elle couvre à la fois un de ses plus grands ports de commerce,
Marseille, et un de ses plus stratégiques ports militaires, Toulon. Le statut
de la Corse est insulaire, tout autre dénomination ne serait que littéraire.
C’est par les actes, et non par des mots, que l’intense relation entre elle et
la France retrouvera les feux de ses débuts.
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