Algerie Auresienne (L')

« Ne pas croire qu’on sait parce qu’on a vu ; ne porter aucun jugement moral ; ne pas s’étonner ; ne pas s’emporter ; vivre de et par la société indigène ». Ce sont les enseignements que la jeune ethnologue Germaine Tillion se veut de respecter lorsqu’elle s’installe en Algérie dans un tribu berbère entre 1934 et 1940. Cet ouvrage offre une vision précieuse et fugitive d’un mode de vie aujourd’hui presque disparu. Car Germaine Tillion a côtoyé ces hommes et ces femmes aux rôles si distincts, partagé leurs rituels saisonniers, et vécu de leur économie précaire faite de transhumance.A travers 130 photographies en noir et blanc qu’elle a prises tout au long de ces années et complétées par des légendes explicatives, Germaine Tillion raconte sa découverte de l’Aurès et sa rencontre avec ce peuple semi-nomade. Ethnologue de terrain, elle se révèle également être une grande humaniste.Figure de l’ethnologie française, Germaine Tillion est née en 1907. Résistante de la première heure, déportée à Ravensbrück, elle est une des pionnières de l’histoire du système concentrationnaire. La relation qui la lie à l’Algérie est ancienne. Embarquée dès 1934, sur les conseils de Marcel Mauss, pour étudier l’ethnie berbère des Chaouïa, elle y retourne pendant la guerre d’indépendance. Elle a vécu en première ligne l’effondrement du colonialisme, dénonçant aussi bien la torture contre les combattants algériens que les actes terroristes de ces derniers.Enseignante à l’University of Sussex en Angleterre, où elle dirige un centre de recherches en culture et communications, Nancy Wood est auteur de Vectors of Memory : Legacies of Trauma in Postwar Europe (Berg, 1999). Elle a également publié de nombreux articles sur la France et l’Algérie, et a édité, en collaboration avec H.R. Kedward, The Liberation of France : Image and Event (Berg, 1995).