Les Francs-Maçons des Deux-Sèvres sous l'Occupation

Haïs ou encensés, craints ou détestés, les francs-maçons et la franc-maçonnerie ne laissent personne indifférent. Dans les années d'avant guerre, elle est victime de violentes attaques venant de groupuscules d'extrême-droite. Avec l'arrivée au pouvoir du maréchal Pétain en 1940, tout va s'aggraver. Toute défaite militaire incline l’opinion à chercher des responsables, c’est la gauche au pouvoir depuis 1936 qui paraissait vaincue, il fallait des boucs émissaires, ce furent les Juifs et les francs-maçons. La franc-maçonnerie s’offrait comme une pièce de choix, elle représentait dans l’esprit populaire un repaire de suspects présumés et nombre de vaincus. Avec une ténacité égale à celle exercée contre les Juifs, le gouvernement de Vichy s'appliquera à détruire la franc-maçonnerie. Vichy organise des perquisitions chez les suspects. Très vite, les francs-maçons ne peuvent plus exercer la moindre fonction dans les administrations. Les francs-maçons, conseillers municipaux, maires, instituteurs, fonctionnaires sont révoqués. Leurs noms sont publiés au Journal officiel. Les loges et le mobilier sont vendus aux enchères. Une propagande haineuse se met en place. Les francs-maçons deviennent les parias de la société. Alors certains d'entre eux, dès 1940, vont entrer dans la Résistance pour lutter contre le régime de Vichy et les Allemands. Ce sera le cas dans les Deux-Sèvres avec des hommes comme André Chauvenet, Edmond Proust, Maurice Robin, André Ganne, Antonin Marsault et bien d'autres, qui mettront en accord leurs actes et leurs convictions.